Le Covid-19 arrive chez nous

Par Wesley Nana-Davies, le 13 mars 2020

Le Covid-19, plus communément appelé coronavirus, a plongé le monde dans une crise sanitaire. Détecté pour la première fois en Chine à Wuhan en décembre 2019, il fait trembler le monde entier. D’où vient-il ? Quels sont ses symptômes ? Quelles sont les mesures préventives à prendre ? Quelles sont ses conséquences ? Dans cet article, nous allons tenter de répondre à toutes ces questions dont certaines demeurent encore sans réponse…

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Source : CDC of US Government

Les coronavirus doivent leur nom à la forme de « couronne » qu’ont les protéines qui les entourent. Les maladies qu’ils causent vont du rhume banal jusqu’à l’infection pulmonaire sévère. Ces infections virales ne peuvent bien évidemment pas être soignées par des antibiotiques seuls.

Le coronavirus qui nous touche aujourd’hui a surement pour espèce dite « réservoir » la chauve-souris. Elle est capable d’héberger le virus, sans être malade, de le transmettre à une autre espèce, avant de contaminer l’homme. Des chercheurs chinois ont émis l’hypothèse que le pangolin, mammifère à écailles, serait l’hôte intermédiaire.

Les coronavirus SARS-CoV se transmettent aussi d’homme à homme par les postillons (toux, éternuements). La période d’incubation est estimée entre deux et dix jours mais la période de mise en quarantaine, quant à elle, est fixée à quatorze jours pour les rapatriés et les cas suspects.

Des personnes à risques existent et sont susceptibles de développer des formes sévères ; ceux présentant des maladies chroniques pré-existantes (maladies cardio-vasculaires ; diabète, hypertension) ou encore les personnes âgées ou immunodéprimées (dont les défenses immunitaires sont insuffisantes).

Après la déclaration d’état d’urgence de santé publique de portée mondiale de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), Welcome Trust, une fondation caritative de recherche, a appelé les scientifiques à collaborer et communiquer les résultats de recherche en toute transparence. Yong-Zhen Zhang et ses collègues de l’Université Fudan, de Shanghai, sont les premiers à avoir séquencé l’ADN du nouveau coronavirus. Ils ont placé la séquence du génome dans GenBank, une base de données en libre accès. En réponse à l’épidémie, des universités (dont les prestigieuses Université de Pékin, Université Tsinghua et Université Jiaotong de Xi’an) présentent au public des cours en ligne gratuits sur le COVID-19. Cela permet à la population d’avoir accès à des informations fiables fondées sur la recherche universitaire, de mieux comprendre le virus et de s’en protéger. Une société américaine, Moderna, a anooncé avoir développé un pré-vaccin prêt à être testé sur l’Homme.

Des chercheurs chinois de l’université de Pékin et de l’Institut Pasteur de Shangaï ont découvert que les coronavirus peuvent être plus ou moins agressifs par l’analyse de souches. La fréquence du virus le plus dangereux a diminué depuis début janvier. Ces variations sont liées à la sélection naturelle et la mutation.

Actuellement, il n’existe ni médicament, ni vaccin contre le coronavirus. Cependant, des gestes simples permettent de limiter les risques de maladies : se laver fréquemment les mains, éviter de se toucher le nez, la bouche, ou encore porter un masque chirurgical capable de filtrer les bactéries et d’empêcher la contraction d’un virus. Il est nécessaire que le masque soit conforme à la norme française et européenne NF EN 14683. Comme la Chine produit près de 50% des équipements de protection dont des masques et des gants, l'Europe craint une pénurie.

De nouveaux foyers sont apparus en Corée du Sud (plus de 7869 contaminations et 66 morts), en Italie (plus de 1000 morts), en France (79 morts avec 3661 contaminations) et dans de nombreux pays européens.

Des mesures à plus grande échelle sont aussi prises comme le confinement, et récemment l’Italie a même décidé de fermer les établissements scolaires jusqu’au 15 mars pour freiner la propagation du virus. De nombreux pays européens ont suivi le mouvement comme la Suisse et la France. Donald Trump a annoncé la fermeture des frontières américaines à tous les Européens.

Dans ce contexte de crise économique, la France met en place le dispositif de chômage partiel pour éviter les licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d’activité économique ou technique de réduire ses horaires et ses effectifs. Par ailleurs, d’autres mesures comme le report des cotisations sociales et des impôts ont été adoptées. Bruno le Maire prévoit d’ailleurs « des dizaines de milliards » d’euros pour soutenir les entreprises.

De plus, le coronavirus fait plonger les bourses mondiales. La Bourse de Paris a chuté de 3.94% lundi 24 février ainsi que le Dow Jones à Wall Street avec une chute de 3.56%. Les bourses de Shangaï et Shenzen ont vu leurs chuté de plus de 8%. L’association internationale du transport aérien (IATA) a récemment prévenu que la baisse de demande de la part des voyageurs coûterait 29.3 milliards de dollars de pertes à l’industrie du transport aérien. De plus, les marques de luxe comme Hermès seront aussi très impactées du fait que les consommateurs chinois s’éloignent des magasins. Le risque potentiel de pandémie fait donc craindre des répercussions macroéconomiques majeures.

Le Covid-19 risque donc encore de perdurer un moment et de se propager. Les préventions à toutes les échelles, allant de la simple personne à des pays tout entiers, ainsi que la recherche scientifique sont les clés pour faire face à la propagation du virus.